Traiteur Charles – Liernais
Coup de foudre et de fourchette
Comment reconnaît-on, en tout domaine et à coup sûr, un professionnel passionné ? La méthode est infaillible : c’est une personne curieuse des autres. Le traiteur Nicolas Charles est à observer pour confirmer cette thèse.
Dans la vie
Observons donc l’homme sans veste de cuisinier. Hors des labos. Loin des fourneaux. Ici dans une réunion d’entrepreneurs, il veut connaître mieux le quotidien d’un gars du bâtiment, d’une patronne d’agence de voyage, d’un industriel… Ça l’intéresse. Par curiosité basique ? Par intérêt mercantile ? Non… Nicolas est un «petit gars» de Saint-Pan à Autun. Il n’a pas pris le départ sur la ligne de la vie avec une cuillère en argent dans la bouche et ses foulées privées et professionnelles ont rencontré de «copieuses» embûches. Mais il a su se redresser, reprendre ses appuis, et tracer son chemin. Avant de cuisiner pour ses contemporains, le garçon d’abord boucher se nourrit des expériences des autres. Certaines femmes et certains hommes croisés, parfois revus, quelques fois devenus amis, le fascinent et le façonnent. Dans ses casseroles, on trouve des produits nobles et des amitiés simples.
Au piano
Dans les cuisines d’un chapiteau dressé dans le parc du château de Millery à Saint-Forgeot, le manager Charles rejoint son équipe. «Allez ! On met en route les entrées. Go ! Go ! Go !» La veille, il a montré à une nouvelle recrue les fondamentaux et les petits secrets pour bien réussir le veau en médaillon commandé par les futurs mariés. Pas de coup de gueule mais une remarque appuyée souvent sous forme d’interrogation : «T’es sûr que tu devrais pas t’organiser autrement pour dresser les assiettes de dessert ? Tiens… regarde, c’est plus facile comme ça». Servir bon, bien, rapide. Nicolas Charles donne le rythme. Speed mais calme. Comme souvent, il sera déjà parti à l’heure des bans bourguignons et des compliments au chef. Il veut être levé tôt pour, entre autres, pouvoir répondre à sa fille qui lui demandera si le mariage s’est bien passé : «Oui Lily. Tout le monde y a mis beaucoup d’amour…».